"Dolmen" (pour ceux qui n'ont pas suivi)

Dolmen, la trépidante série de l'été 2005 sur TF1, vous a réservé bien des surprises. Bon, d'accord, plutôt que voir de vrais surprises, on a eu un catalogue de toutes les grosses ficelles scénaristiques de la production télévisuelle. Mais pour le spectateur assidu de Navarro, cette mini-série située dans la Bretagne profonde a eu un parfum d'inédit et d'exotisme. En attendant Dolmen 2 (le retour), voici un résumé écrit au soir du premier épisode, à l'attention de ceux qui n'ont pas la télé.

Comme 12 millions de français (c'est le vrai chiffre), je me suis posée lundi soir devant la saga de l'été de TF1 (ouille !) pour voir ce que donner ce genre de truc et, franchement, c'est une sacré leçon de scénario qu'on prend dans ce genre de circonstance. Comme il n'y a pas de raison que vous y échappez, je vous fais un petit résumé.

Comme vous le savez, dans ce genre de séries, il faut que les scénaristes reprennent les mêmes ficelles que d'habitudes sans que ça ne se voit trop, sachant que la série estivale obéit à des règles immuables. Pourquoi ? Parce qu'elles ont fait leurs preuves, je suppose... Il y a, je vous le rappelle :

Equation magique

L'important dans ces séries, c'est la galerie de personnages : ici, l'héroïne est une fliquette exerçant ses talents à Brest et qui est super contente de revenir sur son île. En travaillant à Brest, on se demande pourquoi elle ne fait pas plus souvent les allers-retours pour voir sa famille, mais bon...

Car elle va se marier (sur son île donc) avec un marin du genre Loïc Perron, version pêcheur de thon, dont on voit bien que déjà ils ne sont plus sur la même longueur d'onde. Il est en mer quand elle a besoin de lui, il arrive toujours après les "évènements dramatiques". Elle est jolie (comme Angélina), a un gros budget soutiens-gorge et se ballade avec son flingue même en vacances.

Au niveau de sa famille, elle a des frères. Le sympa qui meurt sauvagement assassiné au bout d'un quart d'heure, le pas sympa qui n'arrête pas de dire que "c'est une chieuse qui vient tout casser ce qui allait très bien" et un frère ado, ce qui nous présage un tas de bêtises faites impulsivement. Elle a aussi une mère acariâtre (ah ! le conflit mère-fille) et un père qui se promène en bottes et en ciré. De toute façon on s'en fout, on devrait apprendre un jour ou l'autre que ça n'est pas sa vraie famille.

Et puis il a aussi la famille ennemie, des aristos (au XXIème siècle ?!) dominés par un patriarche-dictateur qui écrase son fils genre dandy des campagnes avec la cravate en soie, l'épingle à cravate et la chevalière. Le fils est faible, il ne s'oppose pas (encore) à son père bien qu'on sente qu'il est plein de colère refoulée. Et il y a aussi le maire (un magouilleur) avec sa femme (une nympho) et sa fille ado (ben tient, ça peut coller avec l'autre ado au générique, non ?). Il y a aussi l'idiot du village que personne ne regarde mais qui comprend tout. Je suis sûre qu'on va le retrouver zigouillé un de ces épisodes. L'écrivain-savant qui sait plein de trucs sur les légendes celtes mais qui ne dit pas tout.

Et bien sûr, le héro : un flic de Paris qui travaille au bureau des affaires inexpliquées (ben tient !), qui est beau, qui a de l'humour (beaucoup) et est super gentil. Il est prêt à traverser toute l'île à pied sous des trombes d'eau sous prétexte qu'il a mis la belle en colère et qu'elle est partie avec la voiture. Tout ce petit monde est joué par des acteurs déjà présents dans d'autres séries de la chaîne, c'est le côté compil' de l'été.

Au niveau des décors pas de quoi casser trois pattes à un canard : un hôtel, la mairie, la plage, un pauvre musée local et bien sûr la gendarmerie ! Tout cela est donc très classique, donc pour faire plus, il y a du mystère et de la magie ! Un dolmen entouré de quatre pauvres menhirs en arc de cercle (je ne connaissais pas ce genre d'architecture...), une église en ruine, un phare qui s'éteint parfois, et une légende sur des naufrageurs : pour survivre les habitants de l'île ont provoqué des naufrages jusqu'au jour où ils se sont plantés et ont fait naufragés un de leur propre bateau. Il y aussi des menhirs qui saignent, des moines sans visages et des cauchemars faits par l'héroïne (elle voit une mer rouge sang). Bref Harry Potter en Bretagne.

Et surtout du pognon !! Rien que le générique quasiment tout en images de synthèse représente à lui seul tout le budget d'une saison de sitcom. Et dire que maintenant les chaînes parlent de saga de l'hiver : la même chose en Savoie avec raclette, chalets, courses de traîneaux et des loups (pour le coté brrrrr).

Auteur de l'article : Anne