"Day Night Day Night" de Julia Loktev [Quinzaine des Réalisateurs, Noga Hilton]
L'avis de Anne :
Jour, nuit, jour, nuit, manger, dormir, manger, dormir, salle de bain, chambre, salle de bain, chambre... Un film basé sur le rythme d'un métronome qui raconte des derniers jours d'une jeune bombe humaine. La forme austère du film le rend, au premier abord, assez indigeste mais donne aussi le coté implacable et étouffant de la situation. Le film essaie de se dégager d'un contexte d'islamisme extrémiste sans y parvenir complètement : on ne connait pas les motivations, l'origine de cette jeune fille qui semble de plus en plus perdu au fur et à  mesure que tout s'organise.

"Day Night Day Night" de Julia Loktev [Quinzaine des Réalisateurs, Noga Hilton]

L'avis de Nono :
Une fille prépare un attentat kamikaze. On ne connaitra jamais ses motivations ni celles des commanditaires. Le film raconte sa préparation, dans une chambre d'hôtel anonyme, puis l'attentat en lui même. Pas de morts, ni de larmes, ni de sang. Juste des actes pour prouver la détermination de la demoiselle. Une détermination qui n'a rien à voir avec la colère bouillonnante ou la vengeance exacerbée filmé au Moyen-Orient.
Le postulat de départ étant d'ignorer les raisons de l'attentat, on n'apprend donc pas grand chose sur la nature humaine. Le film se voudrait naturaliste, mais il n'évoque que la sécheresse d'une jeune fille déshumanisée. Les silences sont nombreux, les voix des protagonistes sont calmes et posées. La perte de repères spatio-temporels est manifeste (Où est-on ? Depuis combien de temps ?) mais il s'accompagne d'une perte d'intérêt pour le sort de cette pauvre fille. C'est dur à dire, mais son sort a tellement peu d'intérêt que l'on souhaite qu'elle réussisse dans son entreprise, et que le film se termine.
La réalisation sobre est dominée par une bande son insupportable où chaque bruit anodin est amplifié à l'extrême. Le moindre bâillement, ouverture de porte, ou bruissement de sac plastique crève les tympans. Le pire étant atteint lors de la mastication d'une pizza et pendant une loooongue séance de manucure (je vous laisse imaginé le bruit de 20 ongles coupés en dolby surround...).

"White Palms" de Szabolcs Hadju [Quinzaine des Réalisateurs, Noga Hilton]

L'avis de Nono :
L'histoire d'un gymnaste entrainé à la dur dans une pays de l'est et qui s'installe au Canada pour entrainer à son tour un grand espoir de la gymnastique.
Le récit, basé sur des flash-back d'une l'enfance meurtrie et un monde moderne où règne l'esprit de compétition, est très académique. Malgrès quelques anecdotes par vraiment fraiches sur l'entrainement des jeunes gymnastes, ce film a du mal à cacher son absence de message. En filigrane, on devine un plaidoyé pour la fuite à l'ouest et sur la valeur du travail, mais rien qui ne vienne révolutionné le genre. Bof, bof.

Encore quelques affiches de projets en cours : La vie en rose devenu La môme en post-prod, 4 seeds of death en post-prod également, le Concile de pierre et the witnesses.

"La Californie" de Jacques Fieschi [Un Certain Regard, Lumière]

L'avis de Nono :
La Californie étant un quartier de Cannes, la séance avait un intérêt particulier pour les cinéphiles locaux.
Nathalie Bay est l'héroïne de cette adaptation d'une nouvelle de Simenon mise en scène par le scénariste devenu réalisateur [nom du réal]. Elle batifole au côté de Roschdi Zem et [nom des acteurs] dans une grande villa.
Cette comédie dramatique est un bon divertissement, mais sans véritable enjeux dramatique autre que de savoir qui ment à qui. Pas de meutre, pas d'histoire sordide, juste des rapports contradictoires entre des personnages qui représentent les différents couches de la société actuelle (la riche, l'ariviste, l'immigré, la jeune adulte qui cherche sa place,..).

"2:37" de Murali K. Thalluri [Un Certain Regard, Debussy]
ou
L'avis de Nono :
2:37 est le premier film d'un jeune Australien qui, à l'époque du tournage, avait 19 ans. L'histoire suit le parcours de plusieurs collégiens et collégiennes le jour où l'une d'entre elle met fin à ses jours. Chaque personnage a son côté obscur, parfois malsain, parfois touchant, mais aucun n'est exempt de tout reproches. La maitrise du sujet et la force du propos sont impressionnants pour ce jeune réalisateur qui, parait-il, a déjà mis un pied à Hollywood.
Seulement il y a un très gros "hic". 2:37 est entièrement pompé sur Elephant de Gus Van Sant. La construction filmique, la montée dramatique et l'enchevêtrement des parcours, la caméra qui suit les personnages dans les couloirs : tout est pris à la Palme d'or 2005 de Gus Van Sant.
Faut-il crier au génie ou dénoncer le plagiat ? D'un point de vue purement théorique, c'est un exercice de style intéressant, prenant, avec des personnages ambigüs jusqu'à la moëlle et une belle intensité dramatique. Du point de vue de la créativité, 2:37 flirte avec l'escroquerie pure et simple. A vous de voir.
A noter la présence de la jolie Teresa Palmer, une jeune actrice Australienne de 20 ans qui risque de compter dans le futur.

"Princess" d'Anders Morgenthaler [Quinzaine des Réalisateurs, Noga Hilton]

L'avis de Nono :
Précédé par un buzz sulfureux, ce film d'animation "hardcore" est dans la droite ligne des productions du danois Lars Von Trier. La violence et la crudité du propos peuvent choqué les personnes sensibles, mais à bien y regarder, ce Princess n'est pas vraiment révolutionnaire dans le propos.
Le héros, un jeune prêtre, récupère la petite fille de sa soeur qui était devenu une reine du porno avant de mourir d'overdose. Décidé à rétablir la justice, il part en guerre contre le responsable de cette sordire affaire, le producteur de films X qui a transformé le destin de sa soeur.
Coups de poings, coups de feux, la vengeance est expéditive. Le jeune prêtre se métamorphose en tueur au sang froid au nom de la justice et de la morale.

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