"Le Labyrinthe de Pan" de Guillermo Del Toro [Compétition Officielle, Lumière]
    
L'avis de Nono :
Le dernier film de Guillermo Del Toro est plus un conte teinté de paganisme
qu'un film fantastique tel qu'il est vendu.
Sur fond de guerre civile Espagnol, nous suivons le parcours initiatique
d'une petite fille qui tente de sauver son petit frère de la maladie. Elle
sera aidé par les créatures de la forêt et leur porte-parole, le dieu Pan.
En parallèle, Del Toro nous montre la guerre civile Espagnol entre le pouvoir
militaire Franquiste et un mouvement révolutionnaire caché dans la nature.
La petite fille est la personnification de cette résistance qui, à l'instar de
la majorité des résistances anti-fascistes, se sont sacrifiés pour préserver
la liberté des générations futures. Une des dernières répliques du film résume
à elle seule la morale de l'histoire : "Tu as versé ton sang plutôt que celui
d'un innocent, c'était ta dernière épreuve".
Les acteurs sont justes, à l'image d'un Sergi Lopez
convaincant dans son rôle de salaud sanguinaire.
Sélection des Courts-Métrages en Compétition officielle [Debussy]
    
L'avis de Nono :
Cette sélection des courts-métrages en compétition se situent dans une fourchette
comprise entre "nul" et "moyen+". Ca devient une habitude.
Pour commencer le chemin de croix, on a droit à Primera Nieve
(Pablo Aguerro, Argentine), un court qui se déroule dans une cabane perdue au milieu de
nul part et sur laquelle se déchaine la nature hostile (vent, pluie, neige). A l'intérieur, une
femme et son enfant tente de survivre et de se réchauffer. Cette alégorie pataude est
évidemment sensé représenter les difficultés d'une famille monoparentale luttant dans
le tourbillon de la vie. Le traitement est pénible, la bande son est insoutenable, le résultat
est assez laid. Evidemment ce court est récompensé d'un prix (il ne pouvait en être autrement).
Second court, Ongeriewe (Malaise) (Robert Kleinsmidt, Afrique du Sud)
se passe dans un bidon ville de Hout Bay, en Afrique du sud, où un jeune homme part
à la recherche de drogue avec deux amis. Leur parcours croise la route
de quelques personnage de la communauté et se
termine par une tragédie annoncée. Classique dans la forme et sur le fond.
Film Noir (Osbert Parker, Angleterre) est un court métrage
d'animation réalisé à partir de découpages et d'incrusation de classiques du polar.
Le court métrage O Monstro (Eduardo Valente, Brésil) est
joliment réalisé. Un train a déraillé, tuant plus de 100 personnes. Un journaliste
se lance sur la piste du coupable. Filmé comme un documentaire, on croirait ce
court tout droit sorti d'un reportage de Groland.
Le cinquième court, Poyraz (Borée) (Belma Bas, Turquie)
raconte l'histoire d'un enfant vivant dans une maison isolée avec sa famille. Il va
de découverte en découverte, jusqu'à celle, ultime, de la vie et de la mort. Le petit
enfant est blond, le décors ressemble à un fond de fjord, la maison est une sorte de
chalet en bois : tout porterai à croire que ce court est Norvégien. Et bien non, nous
sommes en Turquie et le réalisateur se prend pour Ingmar Bergman.
Comme chaques années, le Short Film Corner permet à des réalisateurs de court-métrages
venus du monde entier de présenter leurs oeuvres, de les vendre et de nouer des contacts avec les producteurs.
"Re-Cycle" de Danny & Oxide Pang [Clôture Un Certain Regard, Debussy]
    
L'avis de Nono :
Ce film des frêres est d'un opportunisme et d'une lourdeur abyssale. Ecrit et réalisé
par une duo de jeunes réalisateurs en vogue qui excelle dans l'utilisation des effets
spéciaux Re-Cycle est un catalogue d'idées photocopiées chez les autres
et régurgitées au grès de la tendance.
Les 30 premières minutes sont un condensé de The Ring, The Eye
et Dark Water.
La demi-heure suivante est une palgiat à peine voilé de Silent Hill. Ensuite
viennent des emprunts à La nuit des morts-vivants et enfin
Final Fantasy pour la scène finale. Certes, ils peuvent
toujours invoquer le "clin d'oeil" ou la "référence" à des oeuvres qu'ils ont apprécié,
mais les ressemblances sont telles que l'on peut se poser des questions.
Au bout d'1h45 de métrage, nos valeureux Hong-Kongais ont dû s'apercevoir avec horreur
que leur histoire allait nulle part et qu'il manquait une bonne grosse morale en
guise de conclusion.
Ils terminent donc leur opus par une diatribe anti-avortement que
ne renierai pas les groupuscules religieux intégristes. Ce foutage de gueule, ramassis
de fonds de poubelle, se conclut donc de manière nauséabonde. Au moins, le niveau
est égale du début à la fin.
Re-Cycle est la preuve que tout ce qui brille et qui vient d'Asie
n'est pas forcément de l'or. Non content de tromper le publique, les frêres Pang enrobent
leur discours d'une couche de prétention aussi visible que le nez au milieu de la figure.
Et le pire c'est qu'ils représentent l'avenir du thriller fantastique Asiatique. Il y a du soucis à se faire.
Bonne chance à Hollywood messieurs.
"Z Odzysku" de Slawomir Fabicki [Un Certain Regard, Debussy]
L'avis de Anne :
Un film désespéré sur la situation actuelle en Pologne. Un jeune homme de 19 ans devient boxeur
pour des matchs de boxes clandestins pour sauver son amie, une immigrée russe ou ukrainienne en
situation illégale. Une image dominée par les tons gris, des situations tendues en permanence,
des coups, de la violence, des menaces, des arnaques... Non seulement la vie n'est pas rose
en Pologne mais rien ne dit qu'elle va le devenir.
"977" de Nikolay Khomeriki [Un Certain Regard, Debussy]
    
L'avis de Nono :
Avant de parler du film, je voudrais remercier les deux poupées Russes qui sont venus
voir ce film à Cannes dans leur langue maternelle et que la hasard a placé à côté de
moi dans la salle. Merci les filles, vous avez sacrement relevées le niveau de
la projection.
Maintenant passons au plat de résistance. 977 est donc un film Russe.
Qui dit film Russe dit film fauché. Dans un laboratoire scientifique d'état de la Russie
post-communiste (=fauchée), un jeune chercheur (=fauché) est incorporé à l'équipe (=non subventionnée)
qui utilise un étrange appareil (=sheap) qui détecte une mystérieuse onde qui émane des gens.
La nature de cette onde est impossible à déterminer, à l'exception de son niveau maximum
qui atteint 977 (=titre du film). Quelle est donc cette onde ? Vous n'avez pas deviné ?
Un indice : réfléchissez 2 secondes à n'importe quel film de Luc Besson (Au hasard :
"Angel-A", "le 5ième élément")
et vous obtiendrez la réponse.
Le premier 1/4 d'heure du film est relativement plaisant. La suite beaucoup moins. Ca bavarde
beaucoup sans que le shmilbick n'avance d'un iotat. Les incursions dans la science-fiction
sont emmenées sans rythme ni conviction, mais on pouvait s'en douter puisque ce n'est pas
l'objet du film.
Pour finir, dans les ultimes secondes du film, l'intrusion d'un couple d'asiatiques pique-niquant
dans la forêt à côté du centre à anéanti toute tentative d'explication rationnelle. Cette
scène sentait l'improvisation à plein nez.
"Congorama" de Philippe Falardeau [Quinzaine des Réalisateurs, Noga Hilton]
    
L'avis de Nono :
Congorama est un film trompeur. La faute à son titre sans doute,
puisqu'ici le Congo (nom d'une ancienne colonie Belge d'Afrique centrale devenue la Cote d'Ivoire)
n'est qu'une pière du puzzle. Congorama raconte l'histoire de
deux hommes, l'un Belge l'autre Québécois, que le destin va faire se rencontrer dont
la vie sera bouleversée à jamais.
Les situations font mouches. La manière de dévoiler peu à peu la vérité est subtile, d'autant
plus que les deux protagonistes principaux sont très attachants.
Le Québec est filmé comme rarement au cinéma, loin des clichés lourding des trappeurs ou de
l'été indien. Ici, point de tartine au sirop d'érable, mais plutôt une galerie de personnages
ruraux très attachants.
Un excellent divertissement avec un Olivier Gourmet impeccable, comme d'habitude.
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