"Bled number one" de Rabah Ameur-Zaïmeche [Un certain regard, Prix de la jeunesse 2006, Bazin]
L'avis de Anne :
Un jeune à peine sorti de prison est expulsé en Algérie. Bleb Number one est film sur la double peine,
le déracinement et sur l'identité. Le héros est surtout observateur et le film place aussi le
spectateur en position d'observation sur l'Algérie des campagnes coincée entre les coutumes d'un
autre temps (l'abattage du boeuf), les relents d'intégrisme et une certaine modernité. Un film
lent et qui donne l'impression d'aligner les tableaux mais qui soulève beaucoup de questions.
Malheureusement le spectateur reste un peu en retrait : on observe mais on a du mal à se sentir impliquer.
Un beau film dense mais un peu froid malgrè le soleil.
"Iklimler (Les Climats)" de Nuri Bilge Ceylan [Compétition Officielle, Lumière]
    
L'avis de Nono :
Un film lent et envoûtant par le réalisateur de Uzac présenté en 2003.
Dans la lignée des invités récurrents de la sélection officielle (Abbas Kiarostami,
Théo Angelopoulos,...), Nuri Bilge Ceylan
se pose ici en futur prétendant crédible pour la Palme d'Or.
Les Climats, tendu et contemplatif, raconte l'histoire d'un couple
qui se délite. L'économie de paroles, la sécherrese de l'action ne rime pas avec l'absence
du propos, même si l'étroitesse du champ est parfois trompeuse. Pour toute personne
qui parviendra à entrer dans ce film, l'histoire deviendra limpide et la relation plus
vraie que nature.
Parions que sa quatrième tentative pour une Palme (en 2008 ?) sera la bonne...
"Le vent se lève" de Ken Loach [Compétition Officielle, Lumière]
L'avis de Anne :
Comment sauver son pays occupé et martyrisé ? Faut-il négocier et envisager de collaborer pour
obtenir de l'occupant ce que l'on veut ou faut-il se dresser contre lui ? A travers les destins
de deux frères irlandais qui vont chacun faire des choix différents, Ken Loach
retrace l'histoire de la séparation dans les années à l'époque du Sinn Fain (les négociateurs)
et de l'IRA (les terroristes). Au delà de l'hymne à l'Irlande, Loach filme des humains, les
deux frères Damien (et ses beaux yeux bleus !!) et Teddy sont à la fois des héros et des
assassins. Scène aprés scène (certaine d'elles sont très dures) le réalisateur décortique
le processus d'entrée en résistance qui broie les hommes malgré eux.
"Le vent se lève" de Ken Loach [Compétition Officielle, Lumière]
    
L'avis de Nono :
Cette fresque épique, qui brosse un portrait sans concession du conflit nord Irlandais, est parfois à la limite du
supportable dans les scènes les plus violences. La justesse de la reconstitution et la
complexité des rapports humains (Faut-il résister face à l'occupant ? Par quel moyen ?).
Parmi la brochette d'acteurs (plutôt jeunes) qui traverse le film, Cillian Murphy,
dans le rôle d'un jeune médecin, se détache du lot par son regard clair et sa maturité retenue.
Ce film de Monsieur Ken Loach est assurément une belle palme d'or.
|